Il me semble légitime que les Togolais s’interrogent sur la présence de Faure Gnassingbé à l’inauguration de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Qu’est-il allé y chercher ? Une leçon de dignité ou un bain de lumière pour camoufler l’obscurité qu’il impose à son peuple ?

Un président qui n’a rien à offrir à son pays, si ce n’est l’ombre étouffante d’une dictature familiale, n’a-t-il pas honte de poser devant des caméras, entouré de dirigeants respectés ?

Faure Gnassingbé, avec son habituel penchant pour l’exhibitionnisme, n’a manifestement aucune gêne à arborer un sourire figé, malgré le lourd fardeau qu’il traîne : celui de la suppression des élections présidentielles, transformant le Togo en une monarchie de fait. Pendant ce temps, des milliers de Togolais peinent à trouver de quoi se nourrir et doivent, dans un geste désespéré, fouiller les dépotoirs de Lomé pour du riz avarié.

Si la participation à un tel événement avait un coût, il aurait été préférable que la France transmette la facture directement aux Togolais. Ils auraient volontiers cotisé, non pas pour envoyer Faure en leur nom, mais pour s’assurer que cette place reste vide. Il aurait été plus digne pour le Togo de ne pas être représenté du tout que d’avoir à endurer cette insulte à leur dignité collective.

En 20 ans, qu’a-t-il accompli ? Pas une seule université, pas un hôpital digne, pas une autoroute, pas un stade, même pas une bibliothèque de quartier. Les marchés incendiés depuis plus d’une décennie n’ont jamais été réhabilités. Les infrastructures existantes, rongées par le temps, n’ont pas même reçu une couche de peinture. Et pourtant, le voici à Paris, admirant une cathédrale restaurée, sans jamais envisager de répliquer ces « bonnes choses » chez lui. Peut-être n’aime-t-il tout simplement pas le Togo ?

Pendant que Faure s’offre des séances photo dans une cathédrale française, des militaires tombent au nord du Togo sous la menace terroriste, abandonnés à leur sort. Il évite soigneusement cette zone, préférant jouer les chefs d’État sur des scènes où son absence de vision passe inaperçue.

Les dirigeants du monde devraient se questionner sur leur complaisance envers un homme qui maintient son peuple dans l’immobilisme, la famine, la répression, et les violations des droits humains. Après la chute de la famille Assad en Syrie, la dernière dictature familiale qui fait honte au monde est bien celle des Gnassingbé. Elle devrait être rayée.

Emmanuel Macron, en particulier, devrait cesser de traîner la France dans cette indignité en fraternisant avec un président qui n’a aucune vision, ni pour son peuple, ni pour son pays, encore moins pour l’humanité. Il est temps que la communauté internationale ferme ses portes à ce dirigeant qui ne représente que le poids du passé.

Les Togolais doivent se libérer du joug de l’esclavage clanique imposé par la famille Gnassingbé. S’il faut cotiser pour les envoyer en exil et récupérer la liberté, alors qu’il en soit ainsi. L’heure n’est plus aux lamentations, mais à l’action.

La liberté n’a pas de prix, mais elle a un coût que les Togolais sont prêts à payer.

Il est temps pour les togolais de se lever pour dire non à l’immobilisme, non à l’injustice, non à l’oppression. Que le monde sache que le Togo aspire à un avenir sans les Gnassingbé.

La cathédrale Notre-Dame symbolise la résilience. Que ce symbole inspire les Togolais à reconstruire leur nation sur les ruines de la dictature. Le moment est venu.

Par Carlos KETOHOU
Le 10 décembre 2024

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