Pour la 12ᵉ année consécutive, l’Association de l’économie numérique (ACSEL) dévoile son baromètre de la confiance des Français dans le numérique, qui vise à évaluer la perception et le sentiment de sécurité des citoyens face aux usages et services numériques. Le document est réalisé sur la base d’un échantillon de 1 384 personnes âgées de 15 ans et plus, représentatives de la société française. Voici les principaux enseignements à retenir.

Numérique : la confiance ne dépasse toujours pas les 50 %

De manière générale, la confiance des Français dans le numérique reste stable depuis cinq ans. Entre 2020 et 2024, la proportion d’internautes se déclarant confiants oscille entre 42 % et 46 %, pour s’établir à 44 % en 2024. À l’inverse, 50 % des répondants déclarent ne pas faire confiance au numérique.

Les escroqueries en ligne figurent parmi les principales sources d’inquiétude : 72 % des Français estiment qu’elles sont de plus en plus fréquentes, soit une hausse de 8 points par rapport à 2023. Par ailleurs, 46 % indiquent avoir déjà été victimes d’une escroquerie, un chiffre également en augmentation de 8 points.

Parmi les types d’escroqueries évoqués par les personnes interrogées, on retrouve :

  1. Le phishing (45 %)
  2. Les arnaques ou malversations (32 %)
  3. Le spoofing téléphonique (30 %)
  4. La fraude bancaire en ligne (29 %)
  5. Le piratage de boîte mail (26 %)

Réseaux sociaux : des craintes relatives à la protection des  données

Plus de neuf Français sur dix sont désormais présents sur au moins un réseau social. Les plateformes les plus utilisées sont, dans l’ordre : Facebook (68 %), WhatsApp (57 %), YouTube (53 %), Instagram (51 %) et Snapchat (37 %). Par rapport à 2023, le baromètre souligne une progression notable de l’usage de certaines applications : WhatsApp (+5 points), Snapchat (+4 points), TikTok (+4 points) et Discord (+5 points).

Pour autant, cette hausse de fréquentation ne s’accompagne pas d’un regain de confiance : seuls 38 % des Français déclarent faire confiance aux réseaux sociaux, un chiffre inchangé par rapport à l’année précédente.

L’exploitation des données personnelles par les plateformes figure parmi les principales sources d’inquiétude : 60 % des Français estiment que les réseaux sociaux ne garantissent pas une protection suffisante de ces données. D’autres risques sont également pointés du doigt, notamment l’usurpation d’identité (35 %), le cyberharcèlement (35 %), le piratage de comptes (33 %), la diffusion de fausses informations (31 %) et l’exposition des enfants à des contenus inappropriés (28 %).

L’information relayée sur les réseaux sociaux suscite elle aussi une forte méfiance : si 67 % des Français disent avoir confiance dans les informations trouvées en ligne de manière générale, ils ne sont plus que 41 % lorsqu’il s’agit de contenus diffusés sur les réseaux sociaux.

Enfin, bien qu’une large majorité (81 %) estime que l’anonymat favorise les comportements inappropriés sur ces plateformes, le pseudonymat reste massivement soutenu : 88 % des Français y sont favorables.

Barometre confiance français 2025
Les Français sont majoritairement favorables à la vérification d’identité sur les réseaux sociaux, mais souhaitent pouvoir conserver le pseudonymat. © Acsel

Intelligence artificielle : une confiance mitigée

L’usage de l’intelligence artificielle, toutes formes confondues, reste relativement stable, avoisinant les 70 % depuis 2021. En revanche, l’IA générative continue de gagner du terrain, en particulier chez les moins de 35 ans : près d’un utilisateur sur deux dans cette tranche d’âge (49 %) y a eu recours au cours de l’année, soit une progression de 7 points en un an. Par ailleurs, 10 % déclarent l’utiliser quotidiennement. L’usage de l’IA générative reste majoritairement personnel (81 %), bien que l’usage professionnel (32 %) progresse et tende à réduire l’écart.

Comme souvent, cette évolution s’accompagne de craintes exprimées par les utilisateurs :

  • Concernant l’emploi : 60 % des internautes français estiment que l’IA générative représente une menace pour l’emploi, même si 47 % y voient également une opportunité.
  • Concernant la confiance dans les contenus : l’IA générative alimente les doutes sur la fiabilité des informations, tant sur les réseaux sociaux (62 %) que dans les médias traditionnels (50 %).

Face à ces incertitudes, une large majorité des Français (83 %) souhaite que l’utilisation de l’IA dans la création de contenus soit systématiquement signalée.

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