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"La prochaine fois que j'ai des balles de set, je sortirai un ace"

Je ne peux pas considérer ça comme une défaite trop négative. Depuis que je l’ai battu à Shanghai en 2023, il a dû perdre quoi, six matches ? Pas grand-monde ne bat ce gars.” Ben Shelton a raison. Enfin, presque. Jannik Sinner, le gars en question, est numéro un mondial et depuis le match auquel il fait référence dans le Masters 1000 chinois, il a joué 99 matches et en a perdu 7. On lui pardonnera cette bénigne erreur. Lui a en revanche du mal à se pardonner d’avoir perdu le premier set dans cette demi-finale. D’autant qu’en perdant ce set, il a en réalité perdu ce match.

Cela ne doit pas lui arriver souvent, à Shelton, de perdre une manche après avoir breaké deux fois. Passe encore qu’il n’ait pas tenu son break d’entré pour mener 2-0. Mais quand il a repris le service de Sinner à 5-5, ce n’était plus la même limonade. Mais ce fut la même musique, en dépit de deux balles de set. Il a perdu ce jeu, puis le tie-break et après ça, circulez, il n’y avait plus rien à voir.

“Quand tu joues le numéro un mondial, tu sais que tes chances sont minces mais quand elle se présente, tu dois la saisir, peste (contre lui-même) le jeune Américain. Bien sûr qu’affronter Jannik, c’est une mission compliquée, je le savais. Mais je suis vraiment déçu. J’ai tracé ma route sur le circuit en étant capable de gagner ce genre de jeu quand je sers pour le set. Avoir deux balles de set sur mon service à 6-5, ce n’est pas normal que je ne le gagne pas.”

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Shelton s’est heurté au mur Sinner : le grand format des demi-finales

Video credit: Eurosport

Ben Shelton n’y va pas par quatre chemins, il pense avoir fait son “plus mauvais match du tournoi au service, au pire moment. Il faudra que je regarde les stats, mais c’est mon sentiment.” Les chiffres ne le contredisent pas. Il a claqué moins d’aces que son adversaire (7 contre 8), a passé moins de 60% de premières balles, n’a gagné que 57% des points derrière celle-ci et moins d’un point sur deux sur sa seconde. Bilan, six breaks concédés en trois sets. Pour lui, pas loin d’être un naufrage.

J’aurais bien voulu voir la tournure du match si j’avais gagné ce premier set

La différence entre les deux joueurs a été criante mais Ben Shelton a quitté la Rod Laver Arena non pas avec des regrets mais sur un “Et si ?” toujours désagréable. Et s’il avait gagné ce premier acte, à quel point aurait-il pu enquiquiner le tenant du titre ? “C’est pour ça que je suis déçu, j’aurais bien voulu voir la tournure du match si j’avais gagné ce premier set. La prochaine fois que je suis là et que j’ai des balles de set, je sortirai un ace“, sourit-il.

Mais Ben Shelton l’admet, s’il a globalement mal servi vendredi, il n’est sans doute pas le seul coupable. Jannik Sinner a aussi sa part de responsabilité. Ses dispositions dans ce secteur-clé du jeu incitent à forcer, même inconsciemment. “Face à un relanceur de la qualité de Jannik, il faut être encore plus efficace, analyse Shelton. Contre lui, je ne cherche pas la puissance à tout prix car il maîtrise très bien la vitesse de la balle. Il faut privilégier les zones. Sauf qu’aujourd’hui, je n’ai pas réussi à toucher les zones que je voulais.”

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Coup sur la tête pour Shelton : Sinner remporte le 1er set au tie-break

Video credit: Eurosport

Sa deuxième demi-finale majeure s’est donc achevée comme la première, par une défaite en trois sets contre le numéro un mondial. C’était Djokovic en 2023 à New York. Ce fut Sinner, alias Djokovic-bis, vendredi à Melbourne. Il se sait encore loin face à cette élite-là, mais se sent sur le bon chemin. Il ne s’est pas trouvé trop petit face à l’évènement et l’enjeu d’une qualification pour une finale de Grand Chelem : “Je suis content que, dans les moments comme ça, gros match, grosse ambiance, je ne panique pas. Je viens et j’essaie de faire mon boulot.”

C’est son adversaire qui, en revanche, était encore hors de portée pour lui. Il n’est pas trop petit devant une demi-finale de Grand Chelem, non. Mais face à Sinner 2025 ou Djokovic 2023, oui. “C’est un processus et je suis au milieu de ce processus, dit-il. Tant que mon tennis progresse, que mon physique progresse, j’aime la situation dans laquelle je suis, que ce soit pour la suite de la saison ou la suite de ma carrière. Je veux progresser. Je veux sentir que j’ai plus d’options quand je suis sur le court.” Il lui faudra aussi apprendre à les utiliser le Jour J, à l’heure H. Comme son service, par exemple. La prochaine fois, il claquera un ace, promis.

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